Incendie à Merlhac dans le Cantal.

Publié le par Bastide Grégory

« Au feu, Au feu !!! » En ce moi d'octobre 1883 ces cris viennent perturber le sommeil des habitants du petit hameau de Merlhac. Peu à peu, sortant de la tiédeur des édredons, les volets claquent sur les murs de pierre, les portes s'ouvrent, les chiens aboient surpris eux aussi de cette frénésie nocturne et les villageois accourent...

Ils trouvent alors le brave Guy, le Barbet de Merlhac comme on l'appelle sur la place du village de Drugeac le dimanche à la sortie de la messe. Mais, en cette nuit éclairée d'octobre, « lou Guitou » n'a pas le cœur à rire et les habitants découvrent bientôt le triste spectacle. La grande grange, celle que quelques voisins lui envient sans jamais l'avoir ouvertement avoué est alors dévorée par les flammes. Vite, la solidarité villageoise s'organise, les femmes et les hommes forment à la hâte une chaine humaine depuis la fontaine centrale pour tenter d'enrayer le sinistre. Rien à faire, l'appétit du feu est supérieur au courage et à la volonté de la foule solidaire. Non satisfaites d'avoir déjà englouti la récolte de fourrage de l'année, les flammes commencent à dévorer maintenant la charpente du bâtiment. Les villageois se rendent à l'évidence, ils ne parviendront pas à venir à bout de l'incendie. Il faut alors faire appel à la Brigade de sapeurs pompiers la plus proche, soit celle de Saint-Martin Valmeroux. Le temps que la nouvelle parvienne à Saint Martin et que les pompiers de la vallée arrivent avec leurs matériels à Merlhac le feu a eu le temps d'emporter la moitié du toit de la grange et le fourrage de l'été, pourtant abondant cette année n'est que lointain souvenir. Il ne faut pas moins d'un jour et une nuit aux quinze pompiers de Saint Martin pour venir à bout de l'incendie. Par bonheur tous les éléments ne se sont pas déchainés et le vent ne s'est pas rendu complice du feu en cette nuit d'octobre. Malgré la solidarité de la population et le travail acharné des pompiers le bâtiment de Guy Barbet ne peut être sauvé.

Lors de la séance du Conseil Municipal du 09 décembre 1883, le violent incendie de Merlhac est abordé. Monsieur Mourguye, alors maire de la commune fait part de son émotion et rend hommage au courage des pompiers. Hommage rendu, il faut « passer à la caisse » et le premier magistrat de la commune présente au conseil la facture envoyée par M.Merlin, chef de la brigade des pompiers de Saint Martin Valmeroux, 155 francs doivent être payés par la commune.

Bien que réconforté par ses voisins et ses copains paysans de Merlhac, le bon « guitou » n'est pas prêt d'oublier ce 18 octobre 1883 et préfèrera sans doute jusqu'à la fin de ses jours la quiétude de la nuit noire du Nord Cantal à la lueur et au vacarme de ce bref été indien.

 

Évidemment cette histoire, bien que romancée, est basée sur des faits réels

Sources de la chronique : Extrait du registre des délibérations du Conseil Municipal de Drugeac : 09 décembre 1883.

Facture des pompiers de Saint Martin Valmeroux adressée au Conseil Municipal de Drugeac.

 

Publié dans Histoire du Cantal

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B
Bien,ce blog !! Il est terminé ?<br /> Le notre est un peu sardonik :<br /> http://KANTAL.over-blog.com<br /> Soutenez les enfants de militants en prizon-placements !!!<br /> Fransoi d'Oryak
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C
<br /> Gregory,<br /> <br /> Bien que nous ne partageons pas les mêmes convictions politiques, je n'en respecte pas moins tes choix et la manière dont tu as choisi de les exprimer ces dernières semaines.<br /> <br /> Je me permets de te contacter suite à ton article "historique". Tu n'es pas sans savoir qu'avec une jeune fille originaire de Salers (Isabelle), nous avons fondé depuis presque 4 ans la Société<br /> Historique du Pays de Salers. Serais-tu intéressé quant à prendre la plume ou bien contribuer à promouvoir l'histoire de Drugeac dans ce cadre associatif. Mon intention est bien évidemment de<br /> solliciter les communes de l'intercommunalité (il nous fallait bien une borne géographique dans un premier temps) mais nous sommes à la recherche de "militants" au sens premier du terme.<br /> <br /> Voilà tu as mes coordonnées pour me joindre et je serai ravi que nous échangions sur le sujet et peut-être nous enrichir de ton point de vue?<br /> Cordialement<br /> Cédric Tartaud-Gineste<br /> <br /> <br />
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